[Éolien] Vents contraires sur la RIIPM pour les parcs éoliens terrestres ?
Par une décision du 18 avril 2024, le Conseil d’État censure l’arrêt de la CAA de Toulouse qui avait reconnu que le parc éolien de Passa répondait à une raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM).
La Cour avait notamment relevé que le projet :
👉 participait à l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre
en favorisant le développement de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique ;
👉assurerait l’alimentation annuelle de 25 890 personnes soit l’équivalent d’environ 1,3 fois la consommation électrique de la communauté de communes des Aspres.
Contre toute attente, le Conseil d’État censure la CAA, en retenant que le projet n’apporterait qu’une contribution modeste à la politique énergétique nationale de développement des EnR, dans un département :
❌ qui ne souffre d’aucune fragilité d’approvisionnement électrique ; et
❌ qui compte déjà un grand nombre de parcs éoliens.
Cette solution apparait sévère, notamment compte tenu de l’instauration, par la loi APER du 10 mars 2023, d’une présomption de RIIPM pour les parcs éoliens terrestres d’une puissance installée supérieure à 9 MW (même si cette présomption n’était pas entrée en vigueur à la date à laquelle la CAA avait statué).
Références :
📌 CE, 18 avril 2024, n° 471141 (en ligne)
📌CAA Toulouse, 8 déc. 2022, n° 20TL02085 & 20TL02108 (deux esp.).
Crédits photographiques : Alan Mattingly