[Urbanisme] L’autorité administrative est-elle tenue d’assortir le permis de construire de prescriptions spéciales afin que le projet soit conforme aux règles d’urbanisme ?

Pour le Conseil d’État, la réponse est non👉 CE, Sect., Avis, 11 avr. 2025, n° 498803, au recueil
1️⃣ À la suite d’une évolution de la jurisprudence, notamment celle du TA de Strasbourg, le TA de Toulon avait saisi le Conseil d’État d’une demande d’avis sur une question de droit : « Un pétitionnaire qui, en dehors de toutes dispositions législatives et réglementaires prévoyant la possibilité pour l’autorité compétente d’assortir son autorisation d’urbanisme de prescriptions spéciales, se voit opposer un refus de permis de construire ou une opposition à déclaration préalable, peut-il se prévaloir, devant le juge, de ce que, bien que son projet méconnaisse les dispositions législatives et réglementaires dont l’administration est chargée d’assurer le respect, cette dernière aurait pu ou dû lui délivrer cette autorisation en l’assortissant de prescriptions ? »
Dans son avis du 11 avril 2025, le Conseil d’État rappelle que :
2️⃣ Pendant la phase d’instruction, le pétitionnaire peut modifier sa demande afin que le projet soit conforme aux règles d’urbanisme, à la condition que les modifications apportées ne changent pas la nature du projet (voir : CE, 1er déc. 2023, no 448905, au recueil).
3️⃣ L’autorité administrative a la faculté d’assortir l’autorisation d’urbanisme de prescriptions spéciales qui, entraînant des modifications sur des points précis et limités et ne nécessitant pas la présentation d’un nouveau projet, ont pour effet d’assurer la conformité des travaux projetés aux dispositions législatives et réglementaires dont l’administration est chargée d’assurer le respect (voir : CE, Sect., 13 mars 2015, no 358677, au recueil).
Le Conseil d’État précise alors que :
4️⃣ Il ne s’agit pas d’une obligation : « Le pétitionnaire auquel est opposée une décision de refus de permis de construire ou d’opposition à déclaration préalable ne peut utilement se prévaloir devant le juge de l’excès de pouvoir de ce que l’autorité administrative compétente aurait dû lui délivrer l’autorisation sollicitée en l’assortissant de prescriptions spéciales »
❓ En pratique : un pétitionnaire auquel un permis de construire aura été refusé, par exemple au motif que le projet porterait atteinte à la sécurité publique, ne pourra pas, devant le Tribunal, faire valoir qu’il appartenait au maire d’assortir de permis des prescriptions nécessaires.
Autrement dit, dans cet exemple, c’est au pétitionnaire d’identifier les mesures permettant d’assurer la sécurité publique, et de les proposer, dans la demande de permis de construire, ou pendant l’instruction de la demande, à l’autorité compétente.
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